Dans le cadre de la certification Qualiopi, l’évaluation des compétences et des besoins des apprenants avant leur entrée en formation est une étape cruciale. Le test de positionnement à l’entrée, tel que requis par l’indicateur 8 du Référentiel National Qualité (RNQ), permet de définir précisément les acquis des participants et d’adapter le parcours pédagogique à leurs besoins spécifiques. Cet indicateur exige que les organismes de formation mettent en place des procédures claires et adaptées pour évaluer les compétences à l’entrée de la prestation, garantissant ainsi la pertinence et l’efficacité du parcours proposé.
L’objectif de ce test est de permettre une personnalisation des parcours de formation, et ce, en tenant compte des acquis et des écarts à combler chez chaque apprenant. Dans cet article, nous explorerons l’importance du test de positionnement dans le cadre de Qualiopi, les exigences spécifiques de l’indicateur 8, ainsi que les bonnes pratiques pour sa mise en place et sa démonstration lors de l’audit.
Qu'est-ce que le test de positionnement à l'entrée ?
Le test de positionnement à l’entrée est une étape clé dans la préparation des parcours de formation. Il s’agit d’un diagnostic préalable qui permet de mesurer les compétences initiales des apprenants et de déterminer les écarts entre les connaissances actuelles et les compétences à acquérir. L’objectif est de personnaliser le parcours pédagogique en fonction des besoins de chaque participant.
Le test de positionnement est crucial car il permet d’adapter la formation pour qu’elle soit la plus pertinente possible. Ce processus est indispensable pour garantir l’efficacité des formations, en évitant d’inclure des modules ou des compétences déjà maîtrisés par certains apprenants. C’est également un moyen de détecter d’éventuels prérequis non atteints ou des lacunes à combler avant de suivre certains modules plus avancés.
Dans le cadre de la certification Qualiopi, ce test s’inscrit dans une démarche de personnalisation des parcours, un des principes fondamentaux du Référentiel National Qualité.
L'indicateur 8 du RNQ : Déterminer et appliquer des procédures de positionnement
L’indicateur 8 du Référentiel National Qualité stipule que le prestataire de formation doit mettre en place des procédures de positionnement et d’évaluation des acquis à l’entrée de la prestation. Cet indicateur vise à s’assurer que le parcours de formation est bien adapté aux publics et aux modalités spécifiques de la formation. Il souligne l’importance d’un diagnostic préalable pour ajuster les contenus pédagogiques et maximiser l’impact de la formation.
Voici l’énoncé précis de l’indicateur 8.
“Le prestataire détermine les procédures de positionnement et d’évaluation des acquis à l’entrée de la prestation.”
Cela implique que le prestataire doit prouver l’existence de ces procédures et leur application dans les faits. Le test de positionnement peut être formalisé sous diverses formes :
- Diagnostic préalable : un entretien individuel pour évaluer les connaissances initiales de l’apprenant.
- Tests : sous forme de quizz, QCM, ou mise en situation, permettant d’évaluer concrètement les compétences de l’apprenant.
- Auto-positionnement : les apprenants peuvent s’auto-évaluer pour indiquer leur niveau de maîtrise des compétences requises.
Ces tests peuvent également prendre en compte les diplômes, certificats ou expériences préalables des apprenants si ceux-ci sont pertinents. Il est important de noter que si le prestataire n’est pas responsable des procédures de positionnement (par exemple, dans le cas de formations déléguées), il doit prouver qu’il applique correctement ces procédures.
Les bonnes pratiques pour un test de positionnement efficace
La mise en place d’un test de positionnement nécessite d’utiliser des outils adaptés pour garantir une évaluation juste et précise. Voici quelques bonnes pratiques à suivre pour maximiser l’efficacité de cette étape cruciale.
Utiliser des outils adaptés
Le choix des outils d’évaluation est primordial. Vous pouvez opter pour des questionnaires en ligne, des entretiens individuels ou des mises en situation pratiques, selon la nature de la formation. Par exemple, un QCM peut être utilisé pour évaluer des connaissances théoriques, tandis que des exercices pratiques peuvent être utilisés pour tester des compétences techniques. L’important est de choisir des outils en lien direct avec les compétences visées par la formation.
Adapter le test aux publics
Chaque formation attire des apprenants avec des niveaux de compétences et des attentes différents. Il est donc essentiel d’adapter le test de positionnement en fonction des publics cibles. Si la formation nécessite des prérequis comme des diplômes ou des certifications, il faut vérifier la pertinence de ces éléments et adapter le contenu en conséquence. Si des lacunes sont identifiées, un accompagnement supplémentaire peut être proposé en amont de la formation.
Exploiter les résultats pour ajuster le parcours pédagogique
L’intérêt principal du test de positionnement est de permettre d’adapter le parcours pédagogique. Les résultats doivent être analysés pour ajuster le contenu de la formation en fonction des besoins individuels des apprenants. Si des compétences manquent, l’organisme doit ajuster la formation pour les inclure, ou bien orienter les apprenants vers des modules de mise à niveau avant de suivre la formation complète.
Comment démontrer la mise en place du test lors de l’audit Qualiopi ?
L’audit Qualiopi repose en grande partie sur la capacité des organismes de formation à prouver qu’ils respectent les exigences du RNQ. Pour l’indicateur 8, il est essentiel de démontrer que les procédures de positionnement et d’évaluation des acquis sont bien en place.
Voici les preuves attendues par l’auditeur :
- Résultats des tests de positionnement : Documents attestant de la réalisation des tests (quizz, exercices, etc.) et des résultats obtenus par les apprenants.
- Adaptation des parcours : Preuves que les résultats des tests ont été utilisés pour ajuster les parcours de formation. Cela peut inclure des programmes individualisés ou des ajustements de modules.
- Traçabilité : Les échanges avec les apprenants doivent être bien documentés, notamment les résultats des tests et les ajustements proposés.
Dans le cas où le prestataire n’est pas directement responsable des procédures de positionnement (par exemple, si elles sont imposées par un organisme tiers), il doit pouvoir démontrer qu’il applique bien ces procédures. Dans le cas contraire, il peut se contenter de prouver que l’information sur les prérequis et conditions d’accès est clairement communiquée.
Le test de positionnement à l’entrée est un outil essentiel pour garantir des parcours de formation adaptés et de qualité. Il permet de mieux comprendre les besoins des apprenants et d’ajuster les contenus pédagogiques pour maximiser l’impact de la formation. Pour un organisme de formation cherchant à obtenir ou à renouveler la certification Qualiopi, la mise en place d’un test de positionnement conforme à l’indicateur 8 du RNQ est non seulement une exigence, mais aussi un gage de sérieux et de professionnalisme.
En adoptant cette pratique, vous augmentez vos chances de réussite lors de l’audit Qualiopi, tout en améliorant la qualité des formations que vous proposez.
Benoît Boitard est fondateur de Digi-Certif. Diplômé de Sciences Po Paris, spécialité management et qualité au sein des organisations, il est auditeur Qualiopi et responsable qualité au sein de plusieurs organismes de formations depuis 2020.