Le paysage de la formation professionnelle en France s’est enrichi ces dernières années avec l’émergence des CFA d’entreprise. Ces structures, créées par des entreprises pour répondre à leurs besoins spécifiques, complètent les centres de formation d’apprentis (CFA) traditionnels.
Mais quelles sont les différences majeures entre ces deux modèles ? Ce guide compare leurs objectifs, leur organisation et leurs avantages respectifs.
Qu’est-ce qu’un CFA traditionnel ?
Un centre de formation d’apprentis (CFA) est un établissement d’enseignement qui propose des formations en alternance, mêlant théorie et pratique. Ces structures sont généralement gérées par des organismes publics ou parapublics tels que les chambres de commerce et d’industrie (CCI), les chambres des métiers ou des syndicats professionnels.
Objectifs des CFA traditionnels
- Former les jeunes à des métiers variés, allant du CAP au bac+5.
- Favoriser l’insertion professionnelle des apprentis.
- Proposer une offre de formation standardisée et accessible sur tout le territoire.
Fonctionnement
Les CFA traditionnels collaborent avec des entreprises pour offrir des stages ou des contrats d’apprentissage à leurs étudiants. Les cours théoriques sont dispensés dans les locaux du CFA, tandis que les apprentis passent une partie de leur temps en entreprise pour acquérir des compétences pratiques.
Qu’est-ce qu’un CFA d’entreprise ?
Un CFA d’entreprise est une structure créée directement par une ou plusieurs entreprises. L’objectif est de former des apprentis à des métiers précis, en réponse aux besoins immédiats et stratégiques de l’organisation.
Objectifs des CFA d’entreprise
- Répondre à des pénuries de main-d’œuvre dans des métiers spécifiques.
- Assurer une formation sur mesure adaptée aux process internes de l’entreprise.
- Fidéliser les talents et renforcer l’adéquation entre les compétences et les besoins de l’employeur.
Fonctionnement
Les CFA d’entreprise peuvent fonctionner en interne, dans les locaux de l’entreprise, ou en partenariat avec des écoles et organismes de formation externes. La part des cours théoriques et pratiques est gérée en fonction des besoins de l’entreprise. Par exemple, BNP Paribas délègue 70 % de ses cours à des partenaires académiques tout en gardant 30 % de l’enseignement en interne pour assurer un alignement avec ses valeurs et méthodes.
Principales différences entre CFA et CFA d’entreprise
Les avantages des deux modèles
Avantages des CFA traditionnels
- Accessibilité : Ils accueillent un public diversifié sur tout le territoire.
- Polyvalence : Les formations couvrent une large gamme de secteurs.
- Coûts limités pour les entreprises : Les employeurs n’ont pas à supporter les coûts de gestion.
Avantages des CFA d’entreprise
- Formation sur mesure : Les apprentis sont formés aux outils, méthodes et valeurs de l’entreprise.
- Fidélisation : En baignant dans l’univers de l’entreprise, les apprentis sont plus enclins à rester.
- Réponse rapide aux besoins : Les programmes sont adaptés en temps réel pour suivre les évolutions du marché.
Quels sont les défis ?
Pour les CFA traditionnels
- Difficulté à s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et sectorielles.
- Moins d’interaction avec les besoins spécifiques des entreprises.
Pour les CFA d’entreprise
- Investissement financier et logistique important.
- Difficulté à attirer un grand nombre d’apprentis sans une marque employeur forte.
- Gestion administrative complexe liée aux obligations réglementaires.
Les CFA traditionnels et les CFA d’entreprise répondent à des besoins différents et jouent chacun un rôle essentiel dans l’écosystème de la formation professionnelle. Tandis que les premiers offrent une solution standardisée et largement accessible, les seconds se positionnent comme des outils stratégiques pour des entreprises en quête de compétences spécifiques. Le choix entre ces deux modèles dépendra donc des besoins individuels des apprentis et des entreprises. Ensemble, ils contribuent à renforcer l’emploi et les compétences en France.
Benoît Boitard est fondateur de Digi-Certif. Diplômé de Sciences Po Paris, spécialité management et qualité au sein des organisations, il est auditeur Qualiopi et responsable qualité au sein de plusieurs organismes de formations depuis 2020.
